Tu as envie de fabriquer des doudous à croquer et des animaux expressifs au crochet pour le prochain bébé de ton entourage ? À l’occasion de la sortie de son premier livre “Jouets d’éveil au crochet”, on a demandé à Sophie, la créatrice de la marque Sossoux de nous partager ses meilleurs conseils pour réaliser des amigurumis et les sécuriser pour les petites mains des bébés.
Sophie a commencé le crochet en 2015 pendant sa thèse en géographie. “A l’époque, je faisais beaucoup travailler ma tête et j’avais besoin de faire parler ma créativité en concevant des objets dont je pouvais rapidement voir le résultat”. Après 5 années de pratique, elle décide de créer ses propres modèles d’amigurumis et lance sa marque Sossoux. Avant de vendre ses jouets au crochet, elle suit une formation sur la sécurité des jouets pour les tout-petits et fait tester ses créations par un laboratoire pour vérifier qu’elles soient conformes aux normes européennes. Elle sort aujourd’hui un livre chez Eyrolles pour partager 10 tutoriels exclusifs d’animaux au crochet et a accepté de nous en dire plus sur les spécificités de la création pour les enfants en bas-âge.
Tu crées pour les tout-petits : en quoi crocheter un jouet diffère du crochet classique ?
Quand j’ai décidé de vendre mes doudous en crochet, il était très important pour moi de me former aux normes en matière de sécurité. Cela a eu un impact sur ma façon de créer mes amigurumis quant au choix des matériaux et aux techniques que j’utilisais pour assembler les différentes pièces. J’ai ensuite fait tester mes créations en laboratoire. L’obtention de la certification CE m’a permis en quelque sorte de valider ma façon de faire.
Si la sécurité est essentielle, j’aime également apporter un petit truc en plus qui éveille les sens de l’enfant dans mes créations. Dans le livre, chaque peluche est conçue pour apporter une surprise : l’oiseau est une boîte à musique, le crabe est un anneau à accrocher à une arche ou à clipser sur une poussette, le hibou est phosphorescent, le lion fait pouët-pouët…
Comment peut-on adapter ses créations en crochet pour les bébés?
Le choix des matériaux est évidemment important.
- Pour le fil, je conseille un coton certifié Oeko-Tex. Ce label vous assure que le produit est exempt de substances toxiques et dangereuses. C’est important d’autant plus que les bébés ont tendance à mettre à la bouche les jouets en crochet. Le coton est idéal : c’est pour moi la matière la plus adaptée, la plus solide, facile à entretenir, et en plus cette fibre naturelle est disponible dans une multitude de couleurs. Dans le livre, j’ai utilisé du fil de chez DMC, la Happy cotton.
- Au-delà du fil, pense aussi à utiliser un rembourrage qui permettra au jouet de passer en machine.
Il existe aussi des astuces techniques qui permettent de renforcer la solidité des amigurumis et éviter que des pièces se détachent.
- Si une pièce doit être intégrée en parallèle aux rangs, essaie autant que possible de l’assembler en la crochetant à l’ouvrage.
- Remplace les yeux de sécurité (qui n’ont de sécurité que le nom) par des yeux brodés.
Le crochet d’amigurumis est-il accessible pour les débutants ?
Si tu connais les bases du crochet, il n’y a pas de difficulté particulière. Ce qui est assez magique avec la création d’amigurumis, c’est que tu n’as pas besoin de connaître une multitude de points : la plupart des créations se réalisent en maille serrée. Une fois que tu t’es entraîné à réaliser ce point et que tu maîtrises les augmentations et les diminutions, les créations de niveau débutant de mon livre sont abordables.
Le livre de Sossoux
« Jouets d’éveil au crochet, 10 créations adaptées aux tout-petits » paru chez Eyrolles
Sortie le 25 avril 2024
Que conseilles-tu comme matériel à ceux qui veulent se lancer dans la création d’amigurumis et de jouets en crochet ?
Quand on démarre, il faut privilégier des fils faciles à crocheter. Donc, on évite au maximum les fils trop fins (de moins de 2 mm), ceux qui sont foncés ou texturés (car il est plus difficile de voir les mailles) et ceux qui ne glissent pas bien.
Ensuite, il te faudra du rembourrage, lavable en machine, une paire de ciseaux, une aiguille à laine et un crochet.
Dans les ateliers que j’organise, je conseille toujours un crochet en métal. Je trouve que le crochet plastique a tendance à se plier et que ceux en bambou ne glissent pas aussi bien dans les mailles. Quant au débat avec ou sans manche ergonomique, c’est à mon avis une histoire de goût et de sensation à l’usage. Teste les différentes options et fais confiance à ton intuition.
Je conseille aussi d’avoir des marqueurs de maille. J’utilise pour ma part des pinces à chignon qui me permettent en plus de préfixer les différentes parties des amigurumis et de trouver la position idéale avant de les coudre.
Finalement, un accessoire que je trouve très pratique pour les amigurumis : un compteur de rangs à glisser sur ton doigt pour compter facilement les rangs d’un simple appui.
Sossoux possède une boutique en ligne. Elle y vend ses créations, mais également des tutos et kits DIY pour fabriquer vos jouets en crochet. Elle propose une partie mercerie où vous trouverez tout le matériel qu’elle conseille et des accessoires pour transformer vos créations en boîte à musique, veilleuse, anneau ou attache tétine.
Tu partages beaucoup d’astuces sur ton site et ton compte Insta. Quel est ton top 3 pour passer au niveau suivant dans ses amigurumis ?
1. Travailler le brin arrière de la chaînette, cela change la finition de ton ouvrage.
2. Réaliser un double cercle magique, pour un cercle magique qui ne se ré-ouvrira pas.
3. Rembourre le nez de tes amigurumis avec un fil de la même couleur pour éviter que le rembourrage que tu aurais pu y mettre à la place ne ressorte lorsque tu brodes un museau sur le nez.
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